À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, Maître Mokili Mungunuti David a adressé un courrier ce vendredi 03 janvier 2025 au chef de l’État congolais Félix Antoine Tshisekedi. Dans ce courrier, il s’aligne dans l’optique de la réforme constitutionnelle plutôt que de son changement.
Affectueusement appelé Gardien des coutumes, il a précisé que la Constitution de la RDC dans son article 218 reconnaît la possibilité de la révision constitutionnelle et que l’initiative appartient à plusieurs acteurs, dont le Président de la République, le Gouvernement, le Congrès et même le peuple par le biais d’une pétition. En tenant compte de l’article 5, qui proclame que la souveraineté nationale appartient au peuple, il a rappelé qu’il est impératif d’écouter les voix des Congolais.
« Il a proposé de réviser la Constitution en supprimant le Sénat, en maintenant les Assemblées Provinciales, et en mettant hors cause l’intention de la nomination des Gouverneurs non originaires car ces derniers doivent être élus. Il est également crucial de renforcer la libre administration des Provinces en clarifiant les relations avec le Ministère de l’Intérieur pour éviter toute tutelle démesurée» , a-t-il précisé dans son courrier parvenu à la rédaction de paniersdesinfos.net.
En outre, il a suggéré que la Constitution rende inéligible tout individu qui participe simplement en prenant les armes contre la République en l’excluant aussi bien de la fonction publique dans la Constitution une fois découvert et même sans une condamnation. Cette mesure qui exclura dans la Constitution tout belligérant même ami de participer à la vie publique aidera à garantir une gouvernance éthique et responsable et découragera les rébellions devenues des coopératives.
« Que toute personne ayant juste pris part et citée dans des actes criminels ne puisse pas occuper un poste politique afin de garantir une bonne gouvernance» poursuit-il dans ce document.
Concernant la situation sécuritaire en Ituri et au Nord Kivu, d’après Mokili Mungunuti, l’état de siège a été décrété pour éradiquer les conflits armés. Bien que cette mesure ait permis une amélioration progressive de la situation sécuritaire, il est essentiel que les Ituriens qui entretiennent des milices tribalo-ethniques prennent conscience de leur rôle dans cette dynamique en jetant les armes.
Les groupes armés locaux doivent désarmer et privilégier la paix. Un peu plus loin, il a souligné que les visites des autorités gouvernementales ont déjà montré des résultats palpables sur le terrain. Question de renforcer.
« Les milices tribales telles que CODECO, FPIC, FRPI et autres doivent abandonner leurs armes et contribuer à un environnement pacifique. Les visites des autorités gouvernementales sur le terrain ont déjà montré des résultats positifs, soulignant l’importance d’une présence continue pour encourager la paix», a-t-il suggéré.
En conclusion pour lui, il y a longtemps que nous avons expérimenté les crimes ; le temps d’expérimenter la paix en Ituri et au Nord Kivu est venu. La révision constitutionnelle doit aller de pair avec un engagement collectif pour mettre fin aux violences et construire un avenir meilleur pour tous les Congolais.
Jonathan Bavonga depuis Bunia