L’insécurité criante est l’une des plus grandes difficultés auxquelles se heurte le personnel soignant des structures sanitaires basées dans les provinces du Nord-kivu et l’Ituri à l’Est de la République Démocratique du Congo . Elle est causée par des hommes porteurs d’armes à feu et blanches qui, lors des attaques souvent meurtrières, n’épargnent pas les formations sanitaires.
Depuis 2014, la région de Beni est le théâtre des tueries des civils y compris les infirmiers. Certains d’entre ce personnel soignant laissent leurs peaux dans les hôpitaux et centres de santé alors que d’autres sont pris en otage au côté de leurs patients par notamment les présumés rebelles Ougandais des Démocratiques et Alliés ADF-MTM qui ont déjà élargi leur champ d’action dans certains territoires de la province voisine de l’ituri.
C’est dans cette optique qu’à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale des infirmiers du 12 mai de l’année, ils fustigent les conditions socio-professionnelles qu’ils endurent dans la zone déchirée par l’activisme des groupes armés locaux et étrangers.
Pour le syndicat « la voix des infirmiers en danger » le travail de rester toujours proche des malades est devenu très périlleux.
« Nous travaillons dans un environnement trop compliqué vu l’insécurité qui nous entoure. Au Nord-kivu et ailleurs dans les milieux proches, les rebelles ne se passent pas des structures sanitaires dans leurs actions barbares. Ils brûlent nos hôpitaux avant d’exécuter nos collègues infirmiers.Figurez-vous, la situation reste à désirer. On ne saura jamais administrer les soins de qualité aux malades alors que ça tire juste à côté . Parfois nous avec les patients fuyons les hostilités dans la forêt sans matériels de soins. Au retour nous ne voyons que les hôpitaux réduits en cendre, » a fait observer, Kakule Salumu Albert, infirmier traitant à l’hôpital général de référence de Kitatumba en ville de Butembo.
Ce membre de ce syndicat exige l’alignement de tous les infirmiers et le payement d’une prime en faveur de ceux qui sont victimes des affres de guerre.
« Je souligne que nous n’avons ni salaire ni prime pendant que nous rendons des loyaux services à la nation . Nous avons cartes presté serment mais nous ne devons pas travailler dans des conditions pareilles.C’est inhumain et rien d’autres. Si cela demeure inchangé, nous avons le droit d’abandonner les formations sanitaires »a-t-il déclaré.
Notons que ,dans la dernière attaque des terroristes ADF contre les agents de santé en date du 08 Mai 2024 en zone de santé d’Oicha en territoire de Beni , deux infirmiers du centre de santé de Mantumbi ont été lâchement abattus par des hommes armés vers 19h30. Le syndicat la voix des infirmiers en danger appelle aux enquêtes sérieuses afin d’obtenir justice dans ces exactions sommaires des populations civiles.
Robert MULYAMI