Le président du mouvement du 23 Mars 2009, Bertrand Bisimwa, a été convié jeudi 13 mars 2025 par le gouvernement angolais à prendre part aux discussions directes à Luanda entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et ce mouvement rebelle, initiées par l’Union Africaine.
Le gouvernement congolais a accepté d’envoyer une délégation à Luanda pour discuter face à face avec les rebelles du M23.
Ces pourparlers, prévus pour le mardi 18 mars 2025, se dérouleront sous la médiation du président angolais João Manuel Gonçalves Lourenço, mandaté par l’Union Africaine pour tenter de restaurer la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Kinshasa a donné son accord pour participer à ces discussions directes avec le M23 après avoir tracé une ligne rouge à ne pas franchir pour discuter avec ce mouvement considéré par le gouvernement de Kinshasa comme un groupe terroriste et un pantin du gouvernement de Kigali.
Cependant, face à l’intensification des combats dans le Nord et Sud Kivu, et grâce aux consultations internes ainsi qu’aux garanties obtenues auprès des partenaires régionaux, la RDC a dû revenir sur sa position.
En effet, la présidence angolaise a invité tous les protagonistes à observer un cessez-le-feu immédiat sur tous les fronts à l’Est de la RDC à partir du 16 mars, deux jours avant le début des discussions.
Rappelons que l’opposition dans son ensemble se dit favorable à ces discussions qu’elle juge comme une avancée significative dans la recherche du retour de la paix à l’Est de la RDC.
Moïse Katumbi salue ce qu’il qualifie « d’avancée décisive » grâce à l’Angola, un partenaire qu’il considère « fidèle, constant et impartial ». Selon lui, le dialogue devrait non seulement réunir Kinshasa et les groupes armés, mais aussi l’opposition politique et la société civile. Il encourage également l’initiative des évêques catholiques et des pasteurs protestants pour un dialogue « inclusif, sincère et constructif ».
Le leader de l’ensemble pour la République met cependant en garde contre « des tentatives ou des manœuvres politiques qui ne conduiraient qu’à une paix illusoire, fragile et éphémère ».
Martin Fayulu encense également le président angolais João Lourenço dont l’action « laissera une empreinte indélébile dans l’histoire de l’Afrique et demeurera à jamais gravée dans la mémoire collective du peuple congolais ».
Le président de l’Ecidé déclare : « c’est une occasion décisive pour s’attaquer aux causes profondes des crises politiques et sécuritaires récurrentes qui entravent la stabilité et l’épanouissement » de la RDC.
L’ex-Premier ministre Matata Mponyo estime que les négociations de Luanda et l’initiative des évêques constituent « les deux segments de la seule et unique voie appropriée pour mettre un terme définitif à ces conflits récurrents ».
Notons que alors que ces discussions se profilent à l’horizon, le gouvernement congolais a exprimé sa vive inquiétude face au renforcement des militaires de la Force spéciale rwandaise dans plusieurs zones stratégiques de l’Est du pays.
Jean-Claude Mukulu