Quelques jeunes de Nzulo, un village situé près de Sake en Territoire de Masisi ont été visibles dans les rues de Goma ce mercredi 06 Mars réclamant des espaces qu’ils occupaient il y a plusieurs années maintenant sous le contrôle de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature. Ces derniers fustigent la non participation des communautés locales dans différentes décisions prises par l’ICCN qui, selon eux, veut annexer leurs terres au parc national des Virunga.
« Nous sommes ici parce que nous avons appris qu’un certain nombre des agents de l’ICCN et de la fondation Virunga ont organisé une rencontre et qu’après ils vont signer un acte d’engagement sur les terres de Nzulo. Après vérification nous avons constaté qu’aucun membre de la communauté locale, ni chef coutumier de la chefferie de Bahunde n’a été invité, alors, nous nous demandons comment les gens peuvent se réunir et discuter sur une communauté sans sa participation », a déclaré Justin Kasereka l’un des jeunes de Nzulo.
« Comme vous le savez, depuis les années, l’ICCN avait dépossédé la population de Nzulo de ses terres mais comme nous sommes des citoyens civilisés, nous nous sommes confié à des institutions de la république, la justice congolaise qui a tranché et dont nous sommes bénéficiaires d’une décision judiciaire qui est définitive et exécutoire», ajoute-t-il.
De son côté, l’ICCN dans un atelier réalisé à Goma ce même Mercredi, a regretté la commercialisation illégale des espaces dans le parc national des Virunga précisément à Nzulo par certains individus qui n’ont aucune autorisation de jouissance de ces terres. Pour Méthode Bagurubumwe, agent de virunga fondation, une organisation partenaire de l’ICCN, des documents juridiques interdisant l’envahissement des aires protégées sont déjà rendu public, toute personne qui ira à l’encontre des textes légaux subira la rigueur de la loi.
« Le cas de Nzulo nous préoccupe ces derniers temps parce que comme vous le savez, c’est un dossier qui était en justice depuis un temps mais, nous avons constaté depuis quelques mois que les gens font des achats en masse des espaces dans cette zone et pourtant la justice s’est déjà prononcée en faveur de l’ICCN en lui remettant dans ses droits. Un jugement qui a été rendu public à la cour d’appel de Kalemie, mais nous avons aussi estimé qu’il était important que les acteurs de la société soient informés de l’évolution de la justice en leurs disponibilisant tous les documents afin que ces représentants des communautés parlent avec les populations, répondent aux différentes questions qui circulent par rapport à cette question de Nzulo. Aujourd’hui nous avons été très contents que les gens ont découvert certains documents qu’ils ne détenaient pas, nous allons rencontré d’autres couches et la solution sera trouvée », a précisé Méthode Bagurubumwe.
Signalons que l’ICCN est confronté à d’autres défis notamment le braconnage, l’agriculture dans le parc, l’influence politique et autres, ont fait savoir les experts de cet établissement public de l’état ainsi que ceux de Virunga fondation.
La rédaction