Un atelier de renforcement des capacités en matière de plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort a été organisé ce jeudi 23 novembre 2023 à Goma par l’organisation » Centre d’ Observation des droits de l’homme et d’assistance » CODHAS en sigle , dans le cadre d’outiller les acteurs de la société civile et les professionnels de medias sur les arguments abolitionnistes et ceux des rétentionistes de la peine de mort.
Pour Maître Salama KAJE consultante au sein de l’organisation CODHAS , la peine de mort est une violation des droits humains ,une sanction qui viole les droits les plus fondamentaux de l’être humain notamment le droit à la vie et le droit de ne pas être soumis à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. La Constitution congolaise en vigueur sacralise ce droit dans son article 16 ainsi que dans l’article 61 qui prohibe toute dérogation à ce droit. Malgré ces articles la peine de mort est toujours présente dans la législation nationale. Les tribunaux congolais continuent de prononcer régulièrement des condamnations à mort.

Quand on est condamné à mort en RDC c’est-à-dire , on passe toute sa vie en prison . Nous sommes entrain de militer pour que la peine de mort soit abolie et qu’on ne puisse plus prononcer des condamnations à mort en droit congolais comme dit l’article 61 de notre constitution. Nous devons nous conformer à la constitution. On doit réviser le code pénal militaire qui continue à maintenir la peine de mort. Cette peine de mort doit être abolie , precise Maître Salama KAJE
Au cours de ces échanges , les avis étaient divergents entre les participants quant à l’abolition ou la rétention de la peine de mort en République Démocratique du Congo.
Faut-il abolir ou retenir la peine de mort ?
Monsieur Placide NZILAMBA , défenseur des droits de l’homme soutient également que la peine de mort doit être abolie conformément à la constitution congolaise.
Nous défenseur des droits de l’homme nous défendons la vie même s’il y a des infractions commises ; nous sommes toujours abolitionnistes jusqu’ au bout. Cette peine de mort doit être abolie en RDC. L’ État doit jouer pleinement son rôle vis-à-vis des citoyens en révisant le code pénal et enlever cette peine au lieu de prendre des décisions pour tuer les paisibles citoyens qu’il a échoué même d’encadrer , hausse le ton Mr Placide NZILAMBA, défenseur des droits humains.
De son côté , Monsieur Christophe MUYISA activiste de droits de l’homme et membre du mouvement citoyen Filimbi, l’abolition de la peine de mort doit être retenue vu le contexte actuel dans lequel les habitants évoluent dans le pays où la criminalité continue à gagner du terrain.
Je garde notre position d’être du côté de gens qui retiennent la peine de mort. On ne peut pas abolir cette peine alors qu’il y a encore plusieurs cas de criminalités , de tueries , d’assassinats qui sont observés et cela pour décourager l’impunité. L’ abolition de peine de mort c’est favoriser le banditisme, encourager les citoyens à commettre des infractions.voilà pourquoi je garde ma position de la rétention de la peine de mort pour décourager ces genres d’infractions , a-t-il indiqué.
Pour Maître Ruth NGABO défenseur judiciaire près de tribunal de grande instance de Goma , l’abolition de la peine de mort ne favorise pas la criminalité, car selon elle depuis que la peine de mort est prononcée , la criminalité continue à prendre un taux élevé en RDC. Elle invite toute la population de rejoindre la campagne de l’abolition de la peine de mort afin de respecter les droits de l’homme. Elle soutient que la peine de mort qui ôte la vie à la personne doit être abolie et remplacée par la prison à vue qui doit être figurée dans le code pénal congolais.

Rappelons que la 21e Journée mondiale contre la peine de mort a été célébrée le 10 octobre dernier sous le theme: » la peine de mort, une torture irréversible » , afin de poursuivre le combat contre ce traitement dégradant, cruel et inhumain.
Justin Panzu