Le discours du chef de l’État congolais sur l’état de la nation, tenu devant les deux chambres du parlement réunies en congrès le mercredi 11 décembre 2024, a suscité de vives réactions.
Si une partie de la population se montre confiante quant à l’allocution de Félix Tshisekedi, d’autres dénoncent l’irréalisme qui caractérise le discours du gouvernement.
Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), section de la ville de Butembo, s’inscrit dans cette dernière dynamique.
Pour Anelka Mwanya, un activiste pro-démocratie, le discours du président de la République est dénué de sens et s’apparente à de la démagogie.
« Nous avons attentivement écouté le message de Félix Tshisekedi, mais ce qui nous a frappés, c’est qu’il continue à s’enfoncer dans la démagogie. Tout ce qu’il a dit n’existe quasiment pas sur le terrain. C’est grave qu’un chef d’État fonde sa politique sur le mensonge« , s’est-il exclamé.
La grande attente de ce mouvement citoyen était un bilan chiffré des réalisations du gouvernement depuis l’accession de Félix Tshisekedi à la présidence, notamment depuis le début de son second mandat. La Lucha déplore l’absence de rétablissement de la sécurité et la restauration de la paix dans l’est du pays.
« Nous étions impatients d’entendre, de la bouche du chef de l’exécutif national, son bilan sur le plan sécuritaire : combien de villages ont été récupérés des mains des rebelles M23-AFC-RDF, qui commettent des exactions violentes contre les civils dans le sud du Nord-Kivu ? De même, l’ADF n’a cessé d’assassiner la population du côté de Beni. Finalement, nous ne savons plus sur quel saint nous vouer« .
Concernant le secteur des infrastructures routières, Anelka Mwanya reste pessimiste et rejette fermement les chiffres avancés concernant la construction, la réhabilitation, l’asphaltage ou le réaménagement des voies.
« Avec les 38 000 kilomètres de routes annoncés dans l’allocution présidentielle, il est totalement irréaliste que Félix Tshisekedi puisse construire 104 kilomètres par jour dans toutes les provinces du pays« .
À la fin de son discours, le Président Tshisekedi a abordé le sujet sensible de la révision constitutionnelle qui fait débat en République Démocratique du Congo. Il estime que cette réforme pourrait faciliter le travail des institutions politiques du pays.
Robert Mulyami depuis Butembo.